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Nestlé et le business de l’eau en bouteille

Août 17, 2016| 0 Comment

Comment transformer de l’eau en or ? Une entreprise détient la recette : Nestlé, multinationale basée en Suisse, leader mondial de l’agroalimentaire, grâce notamment au commerce de l’eau en bouteille, dont elle possède plus de 70 marques partout dans le monde. Une enquête édifiante.

Comment transformer de l’eau en or ? Une entreprise détient la recette : Nestlé, multinationale basée en Suisse, leader mondial de l’agroalimentaire, grâce notamment au commerce de l’eau en bouteille, dont elle possède plus de soixante-dix marques partout dans le monde (Perrier, San Pellegrino, Vittel ou Poland Spring aux États-Unis). Pour le président du conseil d’administration, Peter Brabeck, l’eau, fer de lance d’une stratégie planétaire, peut  » garantir encore cent quarante ans de vie » à l’entreprise. Malgré le refus de répondre de la direction de Nestlé, Res Gehriger et Urs Schnell dévoilent les coulisses de ce marché qui brasse des milliards. Des États-Unis au Nigeria en passant par le Pakistan, ils explorent les circuits de l’eau en bouteille, mettant en lumière les méthodes parfois expéditives du plus puissant groupe agroalimentaire de la planète. Ils montrent qu’elles reposent sur une question cruciale, objet dans nombre de pays d’un vide juridique dont les avocats et lobbyistes de la firme savent tirer profit : à qui appartient l’eau ?
Bien public, gains privés
À Fryeburg, dans le Maine, un tribunal a autorisé Nestlé à ouvrir une deuxième station de pompage, alors que les habitants s’étaient mobilisés pour tenter d’empêcher ce qu’ils considèrent comme un pillage de leurs ressources collectives. Dans la première, installée sur un terrain privé, la multinationale paie dix dollars au propriétaire pour 30 000 litres d’eau… Mais si, aux États-Unis, le groupe s’efforce de se concilier les populations en se montrant « bon voisin » (quitte à leur offrir en bouteilles l’eau qui coule de leurs robinets !), il ne prend pas les mêmes gants avec les villageois démunis du Pakistan. Ceux qui, dans la région de Lahore, ont demandé par pétition à pouvoir bénéficier de l’eau pompée sur leur nappe phréatique par l’usine Pure Life, filiale de Nestlé, n’ont pas eu de réponse.* Dans le sillage de Res Gehriger, présent à l’écran, cette enquête minutieuse aux images soignées donne la parole à de très nombreux protagonistes sur trois continents, usagers ou militants, adversaires et partisans de Nestlé. Peter Brabeck lui-même y défend avec vigueur son point de vue (éloquent, comme quand il qualifie d' »extrémiste » l’idée que l’eau doit rester un bien public), par le biais de ses nombreuses interventions publiques.
* Entretemps Nestlé a fait réaliser un puits d’eau potable pour les habitants de Bhati Dilwan. L’accès à cette eau est gratuit pour les villageois.

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